InSomnolence is the result of two years of research and creation activities by The Sociability of Sleep, an interdisciplinary team that set out to explore the epistemologies and equities of sleep. Researchers across the four Montreal universities, along with selected artists-in-residence and invited local and international artists, worked together using a variety of methodological approaches and experiments to think about both the everyday and the exceptional experiences of sleep and its disturbances. Sleep is deeply personal; we are the experts of our own somatic experience. This condition is exploited in today’s generalized rhetoric of a “sleep crisis,” one we are invited to treat individually through sleep apps, sleep hygiene, or other individualized optimization techniques. Amidst endless tools and advice, we still often remain on our own with troubled rest. In this way, sleep is a paradoxical state where we are at once most cut off from the world around us, and yet also in a state of radical vulnerability, one that requires more collective forms of care. Access to the sleeping self relies on the outside perception of human and technological others who bear witness to a state we cannot encounter or directly observe in ourselves. Who and what might provide the social forms of care required for sleeping subjects?
InSomnolence then asks, through its artistic propositions: how might exploring a sleeper subjectivity—the quotidian ways we navigate time, space, ourselves, and others—help us reimagine and reanimate the sociability of sleep itself? From the cyclical rhythms of productivity and rest to shiftwork and overwork; from racial and gendered inequities to cultural alterities; from the stigmatization and performance of fatigue to the medicalization of sleep; from the ubiquity of sleep to its privacy and invisibility; from individual experiences of sleep and dreams to the normativity of the sleep industrial complex—these are some of the manifestations of the social lives of sleep. How do the micro experiences of sleep help us shed light on what are necessarily collective concerns that remain largely invisible, underestimated and isolating?
The artists producing work for InSomnolence collaborated with film and media scholars, and researchers in psychiatry, psychology, and medicine, to explore together how the tools, methods, and insights of arts, humanities, and social sciences can enrich knowledge, understanding, and normative treatment of sleep conditions, as well as the collective care of all sleepers. Rejecting the notion that there is one “perfect” sleep, this exhibition starts from the pragmatic, creative, and demanding ways that people seek rest, experiment with the thresholds of slumber, and shape the space-time of sleep in unexpected yet quotidian and ordinary ways. Sleep, we argue, isn’t just a necessity, but a practice and an art in itself: an ongoing ritual for recomposing our self and our world. The works offer interventions into sleep across a variety of forms—media installations, performance, sound works, design, video, radio broadcasting—to generate novel sleep situations that make perceptible, and thus actionable, our key intuition: that sleep is much more social than it might seem.
Marianne Cloutier, Aleksandra Kaminska and Alanna Thain
InSomnolence Curators
Land Acknowledgment
InSomnolence takes place in Tiohtiá:ke/Mooniyang/ Montreal, on the traditional and unceded territory of the Kanien’kehà:ka on lands which have long served as a site of meeting, exchange and rest amongst Indigenous peoples, including the Haudenosaunee and Anishinabeg nations.
InSomnolence est le fruit de deux années de recherche-création menées par La Sociabilité du sommeil, une équipe interdisciplinaire qui a entrepris d’explorer les épistémologies du sommeil et les équités en matière de sommeil. Des chercheurs et chercheuses des quatre universités montréalaises ainsi que des artistes en résidence de tous horizons ont travaillé ensemble en utilisant une variété d’approches méthodologiques pour réfléchir aux expériences quotidiennes et exceptionnelles du sommeil et de ses perturbations. Le sommeil est profondément personnel ; nous sommes tou·te·s expert·e·s de notre propre expérience somatique. Cette condition est exploitée dans la rhétorique de la « crise du sommeil » actuelle, que nous sommes invité·e·s à traiter individuellement par le biais d’applications web, d’une saine « hygiène du sommeil » ou d’autres techniques d’optimisation personnalisées. Malgré cette infinité d’outils et de conseils, nous restons souvent livré·e·s à nous-mêmes face aux perturbations qui troublent notre repos. Ainsi, le sommeil est un état paradoxal où nous nous coupons certes du monde qui nous entoure, mais où nous nous positionnons également dans un état de vulnérabilité radicale, ce qui nécessite des formes de prise en charge plus collectives. L’accès au soi endormi repose largement sur des perceptions externes, que l’on pense à notre entourage ou aux nouvelles technologies. Notre propre sommeil est ainsi un état qu’il nous est difficile d’observer directement. Mais qui se dispose concrètement à fournir les soins nécessaires aux sujets endormis ? De quels phénomènes sociaux ces soins participent-ils ?
À travers ses propositions artistiques, InSomnolence, explore une subjectivité endormie – nos façons d’habiter l’espace et le temps, d’interagir avec nous-mêmes et avec les autres – en plus de réimaginer et de réanimer la sociabilité du sommeil en tant que telle. Les rythmes cycliques de la productivité, le surmenage, les inégalités raciales et sexuelles, les altérités culturelles, la stigmatisation et la représentation de la fatigue, la médicalisation du sommeil, la normativité incitée par le complexe industriel, l’omniprésence du sommeil, son intimité et son invisibilité sont toutes des manifestations de la vie sociale du sommeil mises de l’avant dans le cadre d’InSomnolence. Comment les micro-expériences du sommeil nous éclairent-elles quant aux préoccupations nécessairement collectives qui restent largement invisibles, sous-estimées et souvent trop individualisées ?
Les artistes qui ont produit des œuvres pour InSomnolence ont collaboré avec des spécialistes du cinéma et des médias, ainsi qu’avec des chercheurs et chercheuses en psychiatrie, en psychologie et en médecine, afin d’explorer ensemble la manière dont les outils, les méthodes et les idées véhiculées dans le domaine des arts, des sciences humaines et des sciences sociales peuvent enrichir la connaissance, la compréhension et le traitement normatif des troubles du sommeil, ainsi que la prise en charge collective de toutes les personnes qui dorment. Rejetant l’idée qu’il existe un sommeil « parfait », cette exposition trouve son point de départ dans le pragmatisme, la créativité et l’exigence avec lesquels les gens cherchent le repos, expérimentent les seuils du sommeil et façonnent l’espace-temps du sommeil de manière tant ordinaire qu’inattendue. Pour l’équipe de La sociabilité du sommeil, le sommeil n’est pas seulement une nécessité, mais une pratique et un art en soi : un rituel permanent de recomposition de soi et du monde. Les œuvres exposées proposent des interventions sur le sommeil à travers une variété de formes – installations médiatiques, performances, œuvres sonores, design, vidéo, radiodiffusion – afin de générer des situations inédites qui rendent perceptible, et donc possible à mettre en action, l’intuition clé selon laquelle le sommeil est beaucoup plus social qu’il n’y paraît.
Marianne Cloutier, Aleksandra Kaminska et Alanna Thain
Commissaires d’InSomnolence
Reconnaissance territoriale
InSomnolence prend place à Tiohtiá:ke/Mooniyang/ Montreal, sur des terres autochtones non cédées de la nation Kanien’kehá: ka qui ont longtemps servi de lieu de rencontre, d’échange et de repos entre les peuples autochtones, notamment les nations Haudenosaunee et Anishinabeg.